La Fédération française de judo clarifie sa position à propos du MMA : encore de l'opportunisme

La Fédération française de judo clarifie sa position à propos du MMA : encore de l'opportunisme
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La Fédération française de judo clarifie sa position à propos du MMA : encore de l'opportunisme

Après les déclarations de la ministre des sports sur une potentielle légalisation du MMA en France, le président de la Fédération française de judo, longtemps opposé à l'idée, a donné son avis sur la question.

En ouvrant la porte à une légalisation possible de la pratique des Arts Martiaux Mixtes en France, la ministre des sports Roxana Maracineanu a redonné espoir à tous les pratiquants et fans de ce sport français. Mais le chemin à parcourir est encore très long, comme en témoigne le communiqué publié par le président de la Fédération française de judo.

Une intégration incomplète

La ministre a précisé lors de sa déclaration favorable à la légalisation que l'idée, dans un premier temps, était d'intégrer le MMA à une fédération martiale déjà existante et bien installée. Si les options les plus censées semblent être d'intégrer la discipline à la FFKMDA (Fédération française de kickboxing, muay-thaï et disciplines associées) ou à la FFLDA (fédération française de lutte et disciplines associées), le président de la puissante fédération de judo, Jean-Luc Rougé, s'est exprimé sur le sujet dans un communiqué.

"Le MMA loisir ne pose aucun problème. Notre fédération avec quelques ajustements techniques peut tout à fait gérer ces activités avec ses clubs et ses enseignants, et cela très rapidement. En ce qui concerne les compétitions amateurs, si nous sommes libres pour en définir le contenu technique et les aspects culturels et éthiques, nous pouvons également les prendre en charge." Pour ce qui est des combats professionnels, c'est autre chose.

De l'opportunisme trop facile

"Pour les combats professionnels, il en est tout à fait autrement", a expliqué Jean-Luc Rougé. "Ils sont organisés par des sociétés privées qui n'ont pas, entre elles, les mêmes exigences de contrôles et suivi médicaux. Il existe aussi des variantes d'arbitrage qui peuvent être importantes, notamment lorsqu'un combattant est en difficulté physique. Si nous devions intégrer ou accompagner le MMA, nous demanderions la possibilité d'interdire certaines manifestations."

Passons le fait que la fédération de judo semble vouloir choisir elle-même ce qui pourra être autorisé ou non dans le cadre des compétitions amateurs et professionnels de MMA, le plus gênant reste l'opportunisme de cette déclaration. Car il faut le rappeler, la fédération de judo est le principal détracteur à la légalisation de cette discipline depuis de nombreuses années et participe à la désinformation autour de ce sport. Ce même Jean-Luc Rougé était ainsi intervenu lors d'un débat face à Bertrand Amoussou il y a quelques années dans Stade 2 pour expliquer qu'il ne s'agissait pas d'un sport et pour critiquer la volonté des combattants de mettre hors d'état de nuire leur adversaire.

Et il ne faut pas croire que les instances du judo ont changé d'avis sur ce sport, puisque leur communiqué commence par une partie incohérente où le MMA est confondu avec les disciplines de selfdefense. "Le législateur doit d'abord s'interroger sur ce qui est du sport et ce qui ne l'est pas. On ne doit pas limiter cette réflexion au MMA uniquement, mais on doit y associer certains arts militaires où l'on apprend à tuer et blesser ainsi que d'autres sports de combat violents et qui pour certains sont enseignés au grand public dans des salles de sport municipales." Bref : la légalisation du MMA, oui, son intégration au sein de la fédération de judo, on n'en veut pas !